Roman Etreintes Sacrées

Présentation de Étreintes sacrées

Étreintes sacrées est né d’un constat lucide, d’une prise de conscience alors que je vois toutes ces femmes se jeter sur de la dark romance.

La dark romance, aujourd’hui largement plébiscitée, charrie de nombreuses problématiques :
romantisation de la domination, banalisation de la manipulation émotionnelle, confusion entre intensité et destruction, érotisation de rapports profondément déséquilibrés.
J’en parle ouvertement dans cet article : ICI, parce que ces récits ne sont pas neutres — ils impriment des modèles relationnels puissants, souvent délétères, en particulier pour les femmes.

J’ai choisi de m’en détourner clairement. Mais sans renoncer à l’intensité, sans édulcorer le désir,
en proposant le même frisson, la même tension magnétique, la même charge émotionnelle et charnelle, mais en les inscrivant dans une relation saine, consciente, initiatique.

Étreintes sacrées explore un amour qui secoue, qui trouble, qui met à nu, sans jamais enfermer,
sans jamais réduire l’autre à une proie, un sauveur ou un objet de pouvoir. Un amour qui fait cheminer intérieurement et qui élève: tant la femme que l’homme.

L’intensité n’y est pas utilisée pour capturer ou dominer.
Elle agit comme un révélateur intérieur.
Elle met en lumière les blessures, les zones d’ombre, les mécanismes de fuite ou de contrôle,
et oblige chacun à se rencontrer en vérité.

Ce roman ne raconte pas une passion toxique.
Il raconte un cheminement.
Un lien qui ouvre plutôt qu’il ne referme, qui transforme sans détruire, qui offre une possibilité de guérison du cœur, là où tant d’histoires entretiennent l’enfermement dans des relations manipulatrices, dominatrices et castratrices de la femme.

Mon roman Étreintes sacrées s’adresse à celles qui aiment ressentir fort, mais qui ne veulent plus confondre intensité et soumission, désir et dépossession, amour et effacement de soi.

Genèse du livre

J’ai toujours été une femme intense.
Dans mes liens d’amour comme dans mes amitiés, je n’ai jamais su me contenter de la surface.
J’ai toujours aimé le frisson. Cette zone où l’on se languit de l’autre, où le désir s’installe dans l’attente,
où le corps anticipe avant même le geste.
Le manque, la tension, la charge charnelle avant la fusion — cette lente montée, presque insoutenable, m’a toujours habitée.

Ensuite, après avoir donné naiussance à ma fille, mon corps s’est assombri.
L’endométriose profonde, la névralgie pudendale sont venues s’inscrire dans ma chair, me forçant à ralentir, à écouter, à descendre dans des zones que je n’avais jamais explorées ainsi. Dans les grandes blessures de ma lignée maternelle et paternelle. Dans tout ce que les personnes qui m’abaient précédées avaient vécu, expérimenté.
Le désir s’est fait plus silencieux, plus fragile, parfois douloureux. Puis il s’est totalement éteint lorsque je me suis sentie profondément trahie par l’homme que j’aimais.

Après avoir traversé cette relation de plus de dix-huit ans, après avoir vécu ce que j’ai nommé l’Appel et l’Abîme dans mon premier roman Murmures de mon âme, après avoir décidé de me séparer de l’homme qui cheminait dans ma vie; mais plus dans la même direction; je m’étais fait à l’idée: qu’à quarante ans, cette intensité-là ne serait plus pour moi.
Comme si aimer fort appartenait à une autre saison de la vie.
Comme si le feu devait s’éteindre pour laisser place à quelque chose de plus sage, plus contenu.

Et puis, après l’Abîme, quelque chose s’est rouvert. Pas de la même manière. Pas avec l’insouciance d’avant.

Un nouvel éveil a pris place. Pas tout de suite, j’ai dû faire face au deuil et ses phases et la reconstruction de mon identité nouvelles. Plus celle de la femme malade.
Celui d’une femme plus sauvage, plus consciente, plus sensuelle dans sa présence que dans la performance.
Une sensualité enracinée, lente, ardente autrement.
Un feu qui ne brûle plus contre soi, mais avec soi.

C’est dans ce contexte qu’il est arrivé, un nouvel amour.
Sans crier gare. À un moment où je me recentrais, où je ne cherchais plus à être choisie, où je reconstruisais un axe intérieur plus juste.
Cette rencontre n’a pas été confortable.
Elle a réveillé le désir, la peur, l’élan, la retenue.
Elle m’a rappelé que l’intensité ne disparaît pas avec l’âge — elle se transforme.

Dans le même temps, je voyais émerger, partout, des films et des livres rencontrant un succès massif,
fondés sur des dynamiques de domination, de contrôle, de violence banalisée.
50 nuances de Grey, 365 jours, puis des dizaines de romans adulés par des femmes de tous horizons,
tous plus toxiques les uns que les autres.

Voir cette fascination collective m’a profondément troublée.
Non parce que l’ombre malsaine existe — elle a toujours existé — mais parce que la souffrance relationnelle y était présentée comme une norme désirable, parfois même comme une preuve d’amour.
Une banalisation de la manipulation, de la toxicité, de la domination et une certaine fome de violence.
Des femmes adullaient ces films, puis de nombreux livres.

J’ai alors compris que la toxicité était en train de devenir un langage amoureux banalisé, mondialisé, accepté.

C’est de là qu’est née l’idée d’Étreintes sacrées.
Pas dans la réaction immédiate. Mais comme une évidence lente.

Je savais qu’un jour, j’écrirais un roman aussi intense, aussi magnétique, aussi chargé de désir et de vertige — mais radicalement à l’encontre de ces modèles.
Un roman qui n’efface ni le frisson, ni l’attente, ni la charge charnelle, mais qui les inscrit dans une trajectoire qui ouvre, qui transforme, qui ouvre la voie vers la guérison au lieu de blesser et d’enfermer.
Mais j’avais besoin avant de le mettre au monde, d’encore cheminer.